Près d’une semaine après sa prestation de serment du 6 novembre 2025, la grande question reste en suspens : quand le président Paul Biya nommera-t-il son nouveau gouvernement ? Alors que les salons politiques bruissent de spéculations, l’analyse des précédents et du contexte post-électoral laisse penser que le chef de l’État pourrait accélérer le tempo cette fois-ci.
⚖️ La Constitution, boussole du temps politique
L’article 8 de la Constitution camerounaise est sans équivoque :
« Le Président de la République nomme le Premier ministre et les autres membres du gouvernement. »
Aucun délai légal ne limite ce pouvoir. Contrairement à la promulgation des lois (15 jours) ou à la saisine du Conseil constitutionnel, la formation du gouvernement relève du seul calendrier présidentiel. En attendant, l’équipe sortante expédie les affaires courantes, garantissant la continuité de l’État tout en préparant la transition.
📊 Quand l’histoire sert d’indicateur
| Élection | Prestation de Serment | Formation du Gouvernement | Délai (jours) | Premier Ministre |
|---|---|---|---|---|
| 2004 | 03 novembre | 08 décembre | 35 | Ephraïm Inoni |
| 2011 | 03 novembre | 09 décembre | 36 | Philémon Yang |
| 2018 | 06 novembre | 04 janvier | 79 | Joseph Dion Ngute |
Analyse : Les délais de 2004 et 2011 (35-36 jours) traduisent une volonté de relance rapide. En revanche, le record de 2018 (79 jours) symbolisait une période d’attente politique prolongée, dans un climat post-électoral délicat.
🔮 2025 : Entre urgence et stratégie
En appliquant la moyenne historique (≈50 jours), la nomination du nouveau gouvernement interviendrait autour du 26 décembre 2025. Mais cette année, plusieurs facteurs pourraient accélérer le processus.
1️⃣ La pression du contexte post-électoral
Dans un climat politique encore fragile, le pouvoir pourrait vouloir envoyer un signal d’autorité et de stabilité. Un long vide gouvernemental risquerait d’alimenter la contestation et d’entretenir le doute sur la capacité de l’exécutif à répondre rapidement aux urgences nationales.
2️⃣ Le besoin d’un redémarrage rapide
Le Chef de l’État pourrait donc privilégier un gouvernement de mission et de large rassemblement, formé avant la fin de l’année, pour capitaliser sur la dynamique du 6 novembre et aborder 2026 sur un élan de confiance.
🎯 Les enjeux du futur casting
🧩 1. La fidélité politique
La loyauté reste la clé. Les ministres ayant tenu bon durant la période électorale, sans éclat médiatique ni faux pas, pourraient être reconduits ou promus.
🧩 2. Le rajeunissement prudent
Sous la pression d’une opinion publique jeune et exigeante, un rajeunissement sélectif est probable. De nouveaux profils technocratiques issus du secteur privé ou de la diaspora pourraient faire leur entrée, notamment dans les domaines économique, numérique et social.
🧩 3. L’équilibre régional
L’équipe à venir devra refléter la diversité nationale. Une attention particulière pourrait être portée à la représentation du Littoral et du Sud-Ouest, régions au cœur des dynamiques économiques et politiques actuelles.
🕰️ Le pronostic : avant le 25 décembre
Au vu de la tradition politique et des signaux du moment, tout laisse penser que le gouvernement post-6 novembre sera formé entre le 10 et le 25 décembre 2025. Un geste symbolique et stratégique : marquer la rupture avec la lenteur de 2018 et afficher la maîtrise du calendrier politique national.
« Paul Biya pourrait surprendre en nommant son équipe avant Noël. Ce serait à la fois un acte d’autorité politique et une invitation à la stabilité nationale. »
